🧾 Fatwa n°1
- Dr. Sarmad

- 9 nov.
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Date : Mardi 1 Jumada al-Akhirah 1446 H / 3 décembre 2024
Émise par : Professeure Dr. Fatima Jaber El-Sayed Youssef
Fonction : Professeure de jurisprudence comparée – Université Al-Azhar
Question : La personne souffrant de waswas (obsessions religieuses) peut-elle bénéficier des dispenses légales uniquement dans les actes d’adoration ?
Réponse :
Louange à Dieu, et que la paix et les bénédictions soient sur le Messager de Dieu ﷺ, sa famille, ses compagnons et ceux qui le suivent.
Le waswas désigne les pensées intrusives qui naissent d’un excès de scrupule et de précaution, poussant la personne à répéter ses actes par doute — comme accomplir une action, puis croire qu’elle ne l’a pas faite correctement, et la refaire plusieurs fois. Cela peut aller jusqu’à ce que la personne perde le contrôle de son esprit.
Le malade atteint de waswas souffre dans sa vie quotidienne, incapable d’accomplir correctement ses actes d’adoration ou ses tâches. Certains sont affectés dans les actes cultuels, comme la prière — doutant s’ils ont prononcé le takbir d’ouverture, récité la Fatiha, ou accompli une ou deux unités de prière. D’autres sont affectés dans les transactions, comme croire qu’ils ont divorcé de leur épouse à cause d’une pensée intrusive, et procéder au divorce pour se soulager. Cela est une grave erreur et n’est pas juridiquement valide. Même si une personne prononce le divorce sous pression intérieure, il n’est pas effectif, conformément à la parole du Prophète ﷺ :
« Il n’y a pas de divorce en cas de contrainte. » Rapporté par Abou Dawoud et Ibn Majah d’après ‘Aïcha ; authentifié par Al-Hakim selon les critères de Muslim.
Certaines personnes souffrent de waswas dans les deux domaines : cultuel et transactionnel.
Règle juridique :
Il ne fait aucun doute que le waswas justifie l’application des dispenses légales (rukhsa) — qu’il touche les actes d’adoration ou les transactions. Ce qui compte, c’est la présence de la maladie, et non le domaine concerné.
Les savants sont unanimes : le waswas dans les transactions est traité comme celui dans les adorations en matière de dispenses. Si la pensée ne s’installe pas dans l’âme et que la personne ne l’exprime ni par parole ni par acte, elle est excusée. C’est une manifestation de la miséricorde divine :
« Et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion. » (Coran, Sourate Al-Hajj, verset 78)
Et le Prophète ﷺ a dit :
« Dieu a pardonné à ma communauté ce qu’elle se murmure à elle-même, tant qu’elle ne le met pas en œuvre ni ne le prononce. » Rapporté par Al-Bukhari et Muslim.
Conseil final :
Si une personne tombe dans ce comportement, Dieu lui pardonnera ses manquements — qu’ils concernent Ses droits ou ceux des créatures — à condition qu’elle ne le fasse intentionnellement, ni envers Dieu, ni envers autrui.
Je conseille à toute personne atteinte de cette maladie de s’armer des remèdes spirituels que Dieu nous a offerts pour repousser les ruses du diable :
Accomplir les prières à leurs horaires
Réciter les invocations du matin et du soir
Maintenir les invocations après les prières
Lire quotidiennement le Coran
Pratiquer la ruqya légale, surtout avant de dormir
Et si nécessaire, consulter un spécialiste en santé mentale — il n’y a aucun mal à cela, surtout avec les progrès de la médecine moderne.








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